On ne sait plus comment fonctionne une relation
On ne sait plus comment fonctionne une relation.
Aujourd'hui, on souhaite que tout aille vite, que tout soit idyllique en un claquement de doigts, qu'un chien soit en capacité d'être propre, calme et à l'écoute dès le premier jour à la maison. On s'imagine le chien rêvé en un chiot de deux mois qui vient de quitter sa mère et sa fratrie. On se dit qu'il s'entendra bien avec les enfants et les autres animaux de la famille.
On fantasme ce chien peluche qui ne dit rien quand on ne lui accorde pas de temps et qui accourt quand on l'appelle.
J'aime tant voir ces personnes qui tiennent le coup de la première année puis de la seconde et des suivantes pour découvrir un chien imparfait mais avec tellement de qualités. Les épreuves s'enchaînent mais elles ne lâchent rien, d'ailleurs elles ne s'imagineraient pas sans leur chien. Ça a été le cas dès le premier jour où il est arrivé, à douter mais à savoir au plus profond d'elles-mêmes que jamais il n'aura d'autre foyer.
Aimer un chien, ce n'est pas facile pour tout le monde, je dirais même que ça s'apprend pour certains. Parce qu'on part avec plein d'attentes pour s'apercevoir qu'il n'est ni un robot ni une peluche, pour se rendre compte qu'il a ses envies, ses besoins, ses instincts aussi. L'amour peut venir comme ça, d'un coup, quand on se trouve frappé d'un éclair fou : que ferais-je s'il n'était pas à mes côtés ? Il peut aussi mettre du temps à se construire, parce qu'un lien solide ne se noue pas en un jour. Une relation, ça s'entretient. On ne peut pas juste se dire : « tiens, et si je prenais un chien aujourd'hui ? » sans avoir pensé à tout ce que ça chamboulerait dans notre vie.
Aimer son chien, c'est traverser les épreuves ensemble, c'est savoir que peu importe ce qui pourrait se passer il restera à nos côtés. C'est savoir au plus profond de soi que la priorité est de le voir en bonne santé, avec des besoins comblés. C'est se rendre compte des sacrifices financiers qu'il faudra faire quand il va mal, du temps dont il aura besoin pour s'épanouir à nos côtés.
Si vous n'êtes pas prêt(e) à traverser des difficultés, à faire des concessions, à prendre du temps pour votre chien, à entretenir une relation... Préférez-lui une peluche. Elle ne vous demandera rien et restera là, sans bouger, à attendre votre retour après une journée de dix heures. Elle n'aura ni faim, ni soif, ni envie de faire ses besoins. Elle ne vous demandera pas d'attention et vous n'aurez pas à lui demander son consentement pour des câlins.
A l'heure où les abandons se multiplient pour des excuses toujours plus nombreuses, je veux souligner le courage de certaines familles qui, malgré les difficultés, tiennent bon pour rendre leur chien heureux. Je veux leur dire mille merci de ne pas avoir choisi un refuge au lieu d'une pension lors de leur départ en vacances. Où que vous soyez, vous pouvez être fier(e) de vous. Fier(e) du chemin parcouru, que ce dernier se compte en mois comme en années, et ce peu importe ce que vous traversez parfois avec votre chien car ce qui compte, c'est à quel point vous l'aimez.
Aimez-le assez pour lui accorder une place de membre de la famille.
Aimez-le suffisamment pour combler chacun de ses besoins.
Aimez-le davantage pour mieux le comprendre en tant qu'individu.
Aimez-le plus encore pour ne faire peser sur lui aucune attente d'humain.
© Toutougether - Nicoline Droogmans
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